La taille des changements

 
 

Pour continuer sur le thème des mouvements infimes, j'observe combien il est difficile, à la fois en tant que thérapeute et en tant que patient, de ne pas chercher à obtenir de "GRANDS CHANGEMENTS". C'est un long processus, toujours en cours, que d'abandonner l'idée que les choses doivent changer visiblement dès la première séance. Cela vient en partie du fait que la plupart des gens arrivent avec cette attente, et que les thérapeutes ont généralement une histoire de sur-responsabilisation dans leur enfance qui nous rend sensibles à de telles attentes.

En travaillant sur ma part dans cette dynamique, je vois de profonds changements se produire. Dans certains cas, je me retrouve à honorer la possibilité que le voyage de la personne vers la fluidité puisse prendre toute sa vie. Dans d'autres cas, je suis à la recherche du "plus petit pas", que ce soit chez le client ou en moi-même, et je l'apprécie vraiment. Et en général, je suis beaucoup plus sensible à la "surcharge du système" (le mien et celui des autres), et de ce fait, je fais preuve de beaucoup plus de discernement dans ce à quoi je choisis de m'exposer (la plupart des séries/films ont la capacité de dérégler complètement mon système nerveux si je ne me donne pas le temps de l'équilibrer consciemment) et ce à quoi j'expose mes clients (je serais très réticente aujourd'hui à rentrer tout de suite dans le vif comme j'ai pu le faire dans le passé).

La vérité est que beaucoup d'entre nous sommes constamment en état de surstimulation ou de sidération fonctionnelle. Ces états font qu'il nous est très difficile de ressentir les choses, et nous rajoutons donc plus de stimulations, alors que nous devrions plutôt restaurer notre capacité à ressentir en aidant notre système à se réguler.

Remarquez-vous quand vous êtes en sur-stimulation ? Que faites-vous pour vous réguler ? Si vous êtes thérapeute, comment gérez-vous la pression des "résultats tangibles" ?

RéflexionsLaure Porche